Lisabuzz.com parle de Ckkv lecture : Honnêtement, je visite des blogs chaque jours de l année, par dizaine, mais là... C est que du bonheur... Ckkv lecture, c est de le balle, comme dirait mon pote Yoyo88. CKAN est et demeurera mon chouchou de la blogosphère, car Ckkv lecture, sans se la raconter, impressionne et innove à chaque post. Ckkv lecture est la Ferrari du Web.


Je trouve que c'est bien difficile de vous faire un résumé des lectures tellement il vaut mieux lire le livre, tellement l'auteur écrit mieux que moi... Donc parfois, juste un petit truc et un renvoi au résumé ou à des critiques mieux faites et avec lesquelles je suis d'accord bien entendu.

samedi 20 juin 2009

0 Frère du Précédent par J.B. Pontalis

De moi sur une idée de Lui pour t'expliquer :
Parmi les hommes célèbres il y a parfois des frères, prenons l'exemple des frères Debré, Bernard et Jean Louis, jumeaux qui plus est et qui se détestent, je crois !
prenons aussi l'exemple des frères Léotard, Philippe et François, Philippe qui ne se remet pas du décès de François, je me souviens de l'éloge qu'il avait écrit à l'époque : J'aurais voulu être lui.... ect, c'était émouvant et superbe.
Alors frère du précédent je vais te donner un exemple concret en prenant un vieux Larousse datant de 1994 tu vois que je suis jour... page 1294 1ère colonne, avant dernier nom DUPIN.
Je prend ce nom au hasard et tu vas comprendre comme c'est pas marrant d'être le frère du précédent :

DUPIN (André) dit DUPIN Aîné, magistrat et homme politique français(Varzy 1783-Paris 1865). Député libéral, président de la chambre (1832-1840) puis de l'assemblée législative (1849-1851). Il se rallia au bonapartisme.--Son frère, le baron CharlesDUPIN (Varzy 1784- Paris 1873, économiste et mathémathicien étudia le courbure des surfaces et contribua à la craéation de services statistiques français.

En plus, là, il n'a même pas une entrée rien que pour lui.... juste son frère !

J.B Pontalis s'est inspiré de cette façon de nommer les personnes dans les dictionnaires, lui J.B., frère de J.F.
J'avais acheté ce livre pour l'offrir à un de mes fils.... le frère du précédent et je ne le lui ai pas offert car "Frère de"... cela désigne une personne en rapport à une autre et je n'ai pas voulu qu'il se vexe....
Mais je te conseille le livre dont je te donne un petit extrait :
Résumé du livreQuand le second est né, le premier s'est écrié : 'Comme il est moche !' Le premier faisait rire la mère, le second jamais. Du premier, on disait qu'il était nerveux, du second qu'il était quasiment muet. Quand le second eut quinze ans, le premier lui fit découvrir la littérature. Quand, à la même époque, ils vont se promener ensemble dans la ville, il n'y a plus de premier et de second. Ils diffèrent l'un de l'autre mais portent tous les deux la même canadienne. C'est l'hiver, l'air est vif, ils marchent d'un bon pas. Le cadet vient de retrouver quelques lettres qu'il a reçues de l'aîné. Certaines débordent d'affection, d'autres sont pleines de fiel.
et une critique qui me semble intéressante :
Frère du précédent de J.-B Pontalis (Gallimard 2006)
lundi 26 juin 2006, par Mariane Perruche
L’un et l’autre
L’identité et la haine se déclinent à l’infini en matière de fraternité : l’un et l’autre, l’un est l’autre, l’un hait l’autre. De l’un naît l’autre.....
Plus difficile à écrire que le précédent (Le Dormeur Eveillé, 2004), ce livre-ci est né d’une injonction contradictoire : la nécessité intérieure d’évoquer le lien fraternel - mot trompeur, derrière lequel Pontalis débusque souvent la lutte fratricide ; et en même temps, ne pas donner le sentiment de régler ses comptes avec le frère, Jean-François, mort il y quelques années. La haine, comme souvent chez Pontalis, est matière à évitement. Mais ce n’est certainement pas là l’essentiel. Il s’agit de révéler, tout en les préservant - pour soi-même ou pour l’autre - les faces sombres d’un frère perdu dans les paradis artificiels.
Se souvenant peut-être des stratégies de G. Perec, un autre précédent, Pontalis a recours à une liste, pour parler de J.-F., son aîné de quatre ans. Il établit une liste de frères célèbres, réels ou fictifs, vrais et faux frères, véritable programme de travail pour partir en quête du lien fraternel. C’est par le biais de cette liste qu’il va tenter d’aborder ce qui pourrait être un autre continent noir - peut-être le vrai. Pêle-mêle, quelques éclats de ces jeux de miroirs à travers lesquels Pontalis tente d’apercevoir quelques reflets fugaces de J.-B. et J.-F. : Vincent et Théo Van Gogh, de vrais frères, l’un meurt juste après l’autre, bel exemple de fidélité ; Marcel et Robert Proust : l’un est homosexuel, l’autre pas ; Edmond et Jules Goncourt : « une plume pour deux » ; Caïn et Abel : les frères mythiques, l’origine de toute guerre ; Freud et Fliess : faux frères, mais véritable fraternité intellectuelle, jusqu’à la brouille finale ; Guy et Hervé de Maupassant : frères jusque dans la folie et la mort partagées ; Louis XIV et Monsieur, frère du précédent : l’un est roi, l’autre pas ; l’un a des favorites, l’autre des mignons.
Pontalis aurait pu ajouter à cette liste un autre couple célèbre : Laplanche et Pontalis, les auteurs du Vocabulaire de la Psychanalyse, qui surent partager, un temps, l’héritage freudien. Car il y a toujours un temps pour l’indivision, avant l’inévitable division. Qui des deux saura mieux aimer et être aimé ?
Il fallait en passer par le modèle littéraire et la fiction, pour atteindre un fragment de vérité du lien à l’autre, semblable et différent - à mort. La question de la création croise parfois l’énigme de la relation fraternelle : Vincent, Marcel, et Jean-François (Champollion cette fois) furent de grands créateurs. D’ailleurs, et c’est peut-être un des plus beaux chapitres du livre, Pontalis fait de la quête du frère mort, l’un des ressorts de la création littéraire. On pourra reconnaître P. M. à ses initiales, « l’auteur de tous ces romans qui n’en font peut-être qu’un, qui préfère l’ombre à la lumière, ou feint de vouloir y voir plus clair alors qu’il n’est attiré que par l’obscur ».
Entre J.-F. et J.-B., le partage fut impossible : la mère est une et indivisible. Il reste à Pontalis, un autre partage, le seul équitable, celui qui s’opère en lui, entre J.-B. et Pontalis, entre l’écrivain et le psychanalyste. Ce dernier a l’élégance de ne plus croire aux mirages de la vérité : il entremêle savamment réalité et fiction, souvenirs d’analyse et souvenirs personnels. Il pourrait inscrire en tête de Frère du précédent, comme le fit Baudelaire, dans le poème liminaire des Fleurs du Mal : « Hypocrite lecteur, - mon semblable -, mon frère ».
Sans doute le lecteur, faux frère en l’occurrence, pourra-t-il regretter que cette enquête n’aboutisse qu’à un mi-dire. « Ultime tentative de fraternisation », dit Pontalis. Certes, mais si c’était le crime, et la fascination pour le crime, qui faisaient le principal attrait de la littérature ? Freud lui-même, fervent lecteur des Frères Karamazov, en tira les enseignements dans Totem et Tabou. On aurait aimé que l’auteur, sans chercher de faux semblants dans la théorie freudienne ou dans les méandres de la fiction, toujours bienveillantes et prêtes à sauver la mise, puisse dire finalement qui, de son frère ou lui, précédait l’autre. A moins que le véritable enjeu ne soit de préserver la haine à l’intérieur de soi, toujours vivace.
Mariane Perruche
26/06/2006

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